Hommage aux déportés du 11 novembre 1943

Le 11 novembre 2023, le Chœur Universitaire de Grenoble a pris part à une cérémonie mémorable et poignante organisée sur la place Pasteur, en hommage aux déportés du 11 novembre 1943. Cet événement a rappelé un épisode tragique de l’histoire de Grenoble, marquant l’arrestation et la déportation de plusieurs centaines de Grenoblois qui avaient bravé l’Occupation nazie pour commémorer l’armistice de 1918.

Une page sombre de l’histoire grenobloise

L’actuelle place Pasteur, alors occupée par l’Allemagne nazie, fut le théâtre de ces heures sombres où plus de 600 personnes furent arrêtées par les forces d’occupation. Emprisonnés trois nuits dans la caserne de Bonne, hommes, femmes et enfants ont subi des conditions terribles. Si les femmes et les enfants furent relâchés, plus de 400 hommes furent déportés vers les camps de la mort. Très peu survécurent à ces horreurs. Ce jour funeste demeure gravé dans la mémoire grenobloise, une mémoire que la Ville et ses associations s’efforcent de préserver.

Un hommage vibrant et solennel

Au cours de cette cérémonie, Jean-Pierre Celse, président des Déportés du 11 novembre 1943, a raconté cette page d’histoire avec des mots forts et pleins d’émotion. Il a souligné que Grenoble, ville Compagnon de la Libération, porte « dans son ADN, plus que toute autre, des vertus de liberté et de courage ». Il a rendu un hommage particulier à André Morel, l’une des plus jeunes victimes de la barbarie nazie, déporté à moins de 16 ans au camp de Mauthausen, ainsi qu’aux deux derniers rescapés de cette tragédie : Édouard Bordet, empêché d’assister à l’événement pour des raisons de santé, et Vincent Malerba, présent ce jour-là.

Avec gravité, Jean-Pierre Celse a également rappelé la nécessité de rester vigilants face aux idéologies de haine : « On ne guérit jamais de la peste concentrationnaire. Le mouvement nazi et toutes les tendances négationnistes sont toujours là. Ni le mal, ni la barbarie n’ont disparu : le troisième Reich n’est pas mort ! » Ce message, destiné à éveiller les consciences des jeunes générations, réaffirme l’importance de transmettre cette mémoire pour prévenir de tels drames à l’avenir.

La contribution du Chœur Universitaire de Grenoble

Le Chœur Universitaire de Grenoble a apporté une dimension musicale et émotionnelle à cette cérémonie. À travers ses interprétations solennelles, il a renforcé l’atmosphère de recueillement et contribué à faire vivre la mémoire des événements tragiques de 1943. Les chants résonnant sur la place Pasteur ont rappelé à tous présents l’importance de l’engagement et de la résistance.

Une mémoire collective vivante

La cérémonie s’est achevée par les dépôts de gerbes de fleurs, un moment fort de recueillement partagé par les représentants des associations, des institutions, et de nombreux Grenoblois. Ce fut une occasion unique de se souvenir ensemble, tout en transmettant aux générations futures un message d’espoir, de vigilance et de courage face aux défis d’hier et d’aujourd’hui.

Le Chœur Universitaire de Grenoble est fier d’avoir contribué à cet hommage et de porter, à travers la musique, la mémoire de ceux qui ont sacrifié leur vie pour défendre la liberté.

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