Le Chœur des Universités de Grenoble présente cette année un programme en deux parties. D’une part la musique américaine du vingtième siècle et, d’autre part, le romantisme français et russe du dix neuvième siècle. Ainsi, il sera mis en évidence la nette rupture et l’évolution des styles entre les élans romantiques du dix neuvième siècle et les nouvelles rythmiques américaines du vingtième, qui enterrent l’âme romantique aujourd’hui redécouverte.
Dans un premier temps, nous explorons l’univers de George Gershwin (1898-1937), qui compose sur des textes de son épouse Ira. Dans la première pièce, Fascinating rythm, Gershwin compose sur des rythmes saccadés, où les pupitres se répondent de façon rythmée et tonique. Ensuite, dans Let’s call the whole thing off, l’attention est portée sur l’importance du langage dans la communication, se jouant des mots et de leur prononciation. Enfin, nous présentons une version pour quatre voix mixtes de l’inoubliable Summertime issu de l’opéra Porgy and Bess.
Nous parcourons ensuite l’univers de la musique orchestrale américaine des années trente aux Etats-Unis. Leonard Bernstein (1918-1990) compose West Side Story sur des rythmes puissants aux couleurs latino-américaines. Il traite du très sérieux thème de l’exil et de l’intégration, ceci à travers une histoire de rivalité entre bandes. On y parle également d’amour impossible, reprenant ainsi le thème éternel des amants maudits.
Ensuite, nous explorons l’univers romantique de Serguei Taneïev. Celui-ci, né en 1856 et mort en 1915, fut élève de Tchaïkovski et met en musique la cantate Jean Damascène, poème écrit par Alexis Tolstoï (1817-1875). Il y est question d’un homme sentant la vie le quitter doucement. Cet homme décrit alors ses sensations, ses craintes, et ses espoirs en une autre vie. Ces phrases littéraires et musicales à la poésie très slave abordent les thèmes de la spiritualité et de la condition humaine. César Franck, tout comme Gounod, a connu le succès de son vivant. Mais, au vingtième siècle, sa musique, jugée trop pompeuse, a peu été jouée. Elle est à présent redécouverte par des artistes et par un public qui refusent la simplicité en cherchant à approcher l’âme romantique française. Dans O quam tristis, issu de son Stabat Mater, Franck dresse un portrait musical très lyrique de la Piéta. Dans le cantique de Moïse, il fait triompher Moïse et glorifie le seigneur à travers une musique puissante mais sensible.